Certains titres boursiers canadiens pourraient subir les conséquences des tarifs douaniers réintroduits par Donald Trump. Voici ce qu’il faut savoir.
Les politiques commerciales américaines ont toujours eu un impact sur l’économie canadienne, qu’il s’agisse d’accords commerciaux ou de guerres tarifaires. L’administration de Donald Trump avait déjà perturbé les échanges entre le Canada et les États-Unis, et la menace d’un retour de ces mesures protectionnistes refait surface. Si certaines entreprises pourraient s’adapter, d’autres risquent de voir leurs coûts augmenter, leurs marges se réduire et la valeur de leurs actions baisser. Dans ce contexte, Magna International (TSX:MG), Air Canada (TSX:AC) et Dollarama (TSX:DOL) pourraient être particulièrement exposées.
Entreprises à risque
Magna International, l’un des principaux fournisseurs canadiens de pièces automobiles, dépend fortement du marché américain. Toute hausse des tarifs sur les importations et exportations de composants automobiles pourrait entraîner une augmentation des coûts pour l’entreprise. Lors du dernier trimestre, Magna a enregistré un chiffre d’affaires de 42,84 milliards de dollars, en hausse de 1,7 % sur un an. Cependant, son bénéfice net a chuté de 25,1 %, et de nouvelles taxes sur les pièces détachées pourraient accentuer cette tendance.
Air Canada, qui réalise une part importante de son activité aux États-Unis, pourrait également souffrir d’une hausse des coûts due aux tarifs douaniers sur les pièces d’avion ou le carburant. Bien que son chiffre d’affaires ait progressé de 4,4 % pour atteindre 22,25 milliards de dollars, sa marge d’exploitation reste en recul de 3,92 %, signe qu’elle est encore en phase de redressement après la pandémie. Une augmentation des coûts d’exploitation pourrait freiner cette reprise.
Dollarama, spécialiste des produits à bas prix, pourrait voir ses coûts d’approvisionnement grimper si des taxes douanières sont appliquées aux marchandises importées des États-Unis et d’autres pays. Avec un chiffre d’affaires annuel de 6,17 milliards de dollars et une croissance de 5,7 %, l’entreprise a démontré sa résilience. Toutefois, si les coûts augmentent, elle devra soit absorber la hausse, soit répercuter cette inflation sur les prix, ce qui pourrait affecter son positionnement auprès des consommateurs.
Une situation difficile, mais pas insurmontable
Si ces entreprises risquent d’être impactées par un retour des tarifs douaniers, elles disposent néanmoins de leviers pour s’adapter. Magna pourrait ajuster sa chaîne d’approvisionnement ou revoir sa stratégie de tarification. Air Canada, en pleine reprise post-pandémie, pourrait compenser la hausse des coûts par des gains d’efficacité ou une augmentation de ses tarifs. Quant à Dollarama, son modèle économique axé sur l’efficacité et la diversité de son offre pourrait lui permettre de limiter l’impact des hausses de prix.
Toutefois, des incertitudes demeurent. Magna pourrait voir ses marges rester sous pression, Air Canada pourrait être freinée dans sa croissance, et Dollarama pourrait peiner à maintenir son positionnement prix si les coûts continuent d’augmenter.
À surveiller pour les investisseurs
Les investisseurs devront observer de près l’évolution de ces entreprises face à un contexte commercial potentiellement plus protectionniste. Magna pourrait chercher à diversifier ses fournisseurs ou ajuster ses prix, Air Canada pourrait tenter de rationaliser ses coûts, et Dollarama pourrait miser sur son efficacité pour absorber une partie de l’inflation.
Bien que les tarifs douaniers puissent créer des défis à court terme, ces entreprises disposent de fondamentaux solides qui pourraient leur permettre de rebondir à long terme. Pour les investisseurs canadiens, cet épisode rappelle à quel point les relations économiques avec les États-Unis influencent les marchés. Adapter son portefeuille en fonction de ces changements pourrait être une stratégie judicieuse.